« Le recrutement ne s’improvise pas« , c’est le titre du dernier livre de Nicolas Galita, enseignant à l’Ecole du Recrutement.

Si vous êtes recruteur ou recruteuse et que vous êtes sur LinkedIn, vous avez très probablement vu passer un post de Nicolas ces dernières semaines. Moins présent sur LinkedIn depuis quelques années, il a fait son grand retour sur le réseau pour préparer la sortie du livre (le 18 avril dernier) et en assurer la promotion. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a beaucoup d’idées pour en parler😅 (allez voir son profil et vous comprendrez).

Comme beaucoup, j’attendais ce livre avec impatience. J’ai été recruteuse pendant 9 ans et depuis 4 ans, je forme des recruteurs dans le domaine de la tech. Alors un nouveau livre dédié au recrutement et rédigé en français, ça m’intéresse forcément!

Je l’ai terminé il y a quelques jours, en prenant énormément de notes et en relisant plusieurs fois certains chapitres. Il est maintenant à portée de main dans ma bibliothèque, à côté du livre de référence « Le recrutement », d’Alain Gavand (normalement il est rangé hein, là c’est pour la photo 😋)

J’ai eu envie de partager mon avis en proposant une « critique » aussi objective et constructive que possible. J’espère que cet article vous sera utile si vous hésitez à acheter ou à lire ce livre. Et si vous l’avez déjà lu, je serai ravie d’échanger avec vous par mail ou message LinkedIn 🙂

1/ Ce que vous trouverez dans ce livre

Nicolas a découpé le livre en 7 chapitres qui permettent de couvrir l’ensemble du processus de recrutement. Ces chapitres sont conçus pour être indépendants les uns des autres, on peut donc les lire dans le désordre. On peut aussi décider d’en passer certains sans que cela perturbe la compréhension globale de l’ouvrage.

Sommaire « Le recrutement ne s’improvise pas »

J’ai choisi de lire tous les chapitres dans l’ordre (mon petit côté « scolaire »), et comme je le disais, j’en ai ensuite relu certains.

Les 2 premier chapitres, Penser et Exister, sont des chapitres « préparatoires ». Ils permettent de poser les bases et de présenter les grands principes sur lesquels s’appuie le livre.

Les chapitres 3 à 7 suivent ensuite la « logique » d’un processus de recrutement classique, à partir du moment où le besoin de recruter est confirmé. Il est donc question de brief, de sourcing, de rédaction d’annonces et de messages d’approche, d’entretien et de proposition d’embauche.

Le chapitre 8 est centré sur l’expérience candidat et particulièrement sur les réponses aux candidats.

Enfin le chapitre 9 rassemble des réflexions et des conseils plus personnels basés sur l’expérience et les apprentissages de Nicolas.

2/ Ce que j’ai le plus apprécié dans « Le recrutement ne s’improvise pas »

De manière générale, j’ai trouvé l’écriture très fluide et agréable à lire. Evidemment, c’est assez subjectif de dire ça. Je lis régulièrement Nicolas Galita sur le blog de l’EDR ou dans sa newsletter perso (L’atelier Galita). Alors j’appréciais déjà sa « patte » et son style avant de lire son livre.

En introduction, j’ai parlé du livre d’Alain Gavand que je considère comme une référence. Pour moi, Nicolas a réussi à produire un livre aussi complet mais dans une version moins académique. Notamment grâce au tutoiement, aux exemples de la vie quotidienne, aux phrases percutantes. En bref, je le trouve plus « accessible » que celui de Gavand mais tout aussi intéressant.

J’ai trouvé tous les chapitres intéressants, mais il y en a 3 que j’ai particulièrement appréciés.

Le chapitre 3 « Se connaître« , que j’ai d’ailleurs relu 3 fois et qui me sera très utile dans mes propres formations. La partie sur la culture d’entreprise est passionnante. Il y est aussi question de la définition du besoin. Comme Nicolas, je suis persuadée que la plupart des erreurs de recrutement découlent d’un mauvais brief.

Le chapitre 5 « Captiver » qui donne des outils et des conseils pour rédiger des annonces attractives et des messages d’approche efficaces. Il y a pas mal de choses que je savais « intuitivement ». Mais les références partagées par Nicolas vont m’aider à prouver et argumenter pour déconstruire certaines croyances en formation. Mes 2 points préférés dans ce chapitre : écrire court n’est pas la panacée et l’art de la relance.

Le chapitre 7 « Choisir » qui est peut-être celui que j’ai préféré. Pour reprendre un terme à la mode, c’est vraiment une « Masterclass » sur la manière de définir des critères objectifs et évaluables en entretien. Là encore, j’avais en tête pas mal d’éléments pour mener des entretiens structurés. Mais ici, Nicolas détaille de manière très habile les différentes étapes en s’appuyant sur des exemples concrets. C’est LA partie que j’ai trouvée la plus « actionnable » dans le livre. Et je me suis demandé pourquoi on n’enseigne pas ça dans toutes les écoles…

3/ Ce que j’ai moins aimé dans « Le recrutement ne s’improvise pas »

Nicolas a affirmé à plusieurs reprises que son livre ne s’adressait pas au hiring managers. C’est dommage et même un peu dangereux. Je pense au contraire qu’ils sont tout autant concernés que les recruteurs. Indiquer que le livre ne leur est pas adressés revient à dire « le recrutement c’est uniquement l’affaire des recruteurs ». Pour moi, les hiring managers ont besoin de lire ce livre pour comprendre que le recrutement est un vrai métier, riche, complexe. Et c’est aussi l’occasion de leur faire prendre conscience de leur rôle pour « bien recruter ».

🚨 Edit : quand j’ai écrit ce paragraphe, je n’avais pas encore pris connaissance de ce post. Je crois que Nicolas s’est rendu compte que son livre s’adresse aussi aux hiring managers 🥳 (et qu’on ne choisit pas ses lecteurs)

Le chapitre « Chercher » est celui dans lequel j’ai appris le moins de choses. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas intéressant : il est bien construit et très clair. Simplement, je m’intéresse à ce sujet depuis longtemps déjà alors j’ai fait beaucoup de recherches ces dernières années. Donc je le recommande plutôt aux personnes qui débutent et qui ne savent pas comment construire une stratégie de sourcing.

Le dernier chapitre m’a semblé un peu « fouillis » et inégal. J’ai trouvé certains conseils très pertinents. Par exemple : ne pas avoir peur du conflit, apprendre à communiquer sur son travail, mesurer ses actions. Mais certains points abordés ne me parlent pas du tout et ne m’ont pas accrochée. J’ai parfois eu l’impression de lire des extraits de livres de développement personnel et ce n’est pas ma tasse de thé. Je comprends l’intérêt de ce chapitre mais je n’y ai pas vraiment trouvé de quoi améliorer mes pratiques (c’est très subjectif, je sais)

4/ Quelques réflexions personnelles

J’aurais aimé que ce livre existe il y a plusieurs années. Quand j’étais encore recruteuse salariée et que j’avais parfois l’impression d’être « folle » face à certaines situations. Je crois qu’il m’aurait aidée à mieux structurer mon travail et à avoir les bonnes références pour convaincre les managers.

Mais je pense qu’après lecture, on peut aussi ressentir de la frustration. Et peut-être même un peu d’angoisse. Je vais essayer d’expliquer ça aussi clairement que possible.

Dans l’ensemble, je trouve que les points abordés par Nicolas sont tous essentiels pour mener un recrutement objectif, efficace et éthique. Les recruteurs ont évidemment un rôle majeur à jouer pour améliorer les pratiques de recrutement. Mais certaines entreprises ne sont pas prêtes et ne le seront peut-être jamais. Et les recruteurs n’y peuvent rien.

J’ai longtemps recruté en ESN (j’ai ai parlé ICI) et il m’aurait été impossible d’appliquer la moitié des conseils que Nicolas partage dans son livre. Pas par manque de volonté ou par peur de quoi que ce soit. Mais plutôt parce que je me suis souvent heurtée à des personnes qui ne voulaient pas changer. Et que c’est épuisant de se battre pour déconstruire des croyances qui sont profondément ancrées. On n’est pas toujours armé pour affronter ça.

Mais comme l’indique Nicolas, ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’il ne faut rien faire. C’est la grande leçon que je retiens de ce livre et c’est aussi ce que j’essaie de transmettre en formation.

Ah et l’autre leçon que j’en retire : écrire un livre sur le recrutement est une grande responsabilité. Celui que j’ai co-écrit en 2019 contient encore beaucoup trop de biais et certaines phrases me font aujourd’hui bondir 😱. Je sais qu’il a malgré tout aidé des personnes à prendre du recul et améliorer leurs pratiques.

5/ En conclusion

Je recommande à toutes les personnes qui recrutent (et j’inclus les managers et les dirigeants d’entreprises) de lire « Le recrutement ne s’improvise pas ». Parce qu’on ne peut pas continuer à recruter n’importe comment sous prétexte qu’on a toujours fait comme ça. Et ce n’est pas une question de génération ou de nouvelles méthodes. On sait depuis longtemps ce qu’il faut faire pour recruter sans discriminer et en limitant les risques « d’erreurs ».

Par contre, je pense qu’il est absolument indispensable de garder en tête que vous ne pourrez pas tout changer du jour au lendemain. Cela demandera du temps, de l’implication et de la persévérance. Ce sera aussi plus facile en trouvant des « alliés » en interne qui relaieront vos messages.

Et si malgré tous vos efforts, les résistances sont trop fortes, alors il faudra peut-être aller voir ailleurs…et recommencer!

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