Hélène LY

Pour ce 1er article de 2021, je vous souhaite à toutes et tous une « bonne meilleure année ». Prenez soin de vous et des autres, on en a tous bien besoin.

Et pour bien démarrer cette nouvelle décennie, je vous propose de parler d’un sujet essentiel quand on est recruteur: la relance des candidats.

On conseille aux candidats de relancer les recruteurs après un entretien mais on parle peu de la relance des candidats par les recruteurs. Et pourtant je suis souvent surprise de constater que beaucoup de recruteurs ne relancent jamais leurs candidats. C’est encore plus vrai dans les secteurs dits « pénuriques » où il me semble que les relances sont incontournables pour trouver régulièrement de nouveaux candidats.

Alors dans cet article, je vous explique pourquoi je pense qu’il est indispensable de relancer les candidats quand on recrute dans l’IT et comment mettre en place des relances efficaces.

1/ La relance, ça sert à quoi?

Comme son nom l’indique, la relance nécessite qu’il y ait déjà eu une première action avant. On relance forcément quelqu’un qu’on a déjà essayé de contacter. En général, cette première action est un mail ou un message « d’approche » envoyé sur Linkedin (que vous lancez souvent comme une bouteille à la mer🌊…)

✅Relancer pour avoir des réponses

Quand on recrute dans l’IT, même quand on est très bon, on n’a pas forcément un taux de réponse très élevé au premier message envoyé. Le but de la relance est donc de faire augmenter ce taux de réponse. Que la réponse soit positive ou négative (évidemment, on préfère quand elle est positive!). Finalement, l’objectif d’une relance est le même que celui d’un message d’approche: vous voulez un retour de la personne à qui vous avez écrit même si elle vous répond finalement que tout va très bien dans son job actuel.

👉Ne considérez pas qu’une non-réponse est forcément une réponse négative. Une non-réponse est juste une absence de réponse. Un candidat qui ne vous répond pas n’a peut-être pas vu votre message (noyé dans la masse de sollicitations), n’a pas forcément eu le temps de vous écrire (n’oubliez pas que lui aussi il est au boulot) ou il attend tout simplement que vous insistiez un peu (pour montrer que vous ne lui avez pas écrit par hasard). Et parfois une non-réponse sera vraiment une réponse négative. En relançant poliment, vous serez fixé.

👉 N’oubliez pas que la majorité des personnes à qui vous écrivez ne sont pas des candidats. Ou alors ce sont des candidats « passifs » dans le sens où il sont seulement en veille ou simplement à l’écoute du marché et pas dans une démarche de recherche active. En bref, vous écrivez bien souvent à des gens qui ne sont candidats à rien, qui ne vous connaissent pas et qui n’attendent pas votre message comme ils attendraient le Messie.

✅Relancer pour se démarquer

Quand on recrute dans l’IT (et probablement dans tous les domaines dits « pénuriques »), bien souvent on doit aller chercher les candidats. Même si on rédige d’excellentes annonces et qu’on a un très bon réseau, les candidats ne tombent pas du ciel. Il y a un gros effort de sourcing et d’approche directe à faire. Le problème c’est que dans l’IT, tous les recruteurs cherchent à peu près les mêmes « profils » (par exemple le développeur Java, ingénieur ou bac +5 avec 3/4 ans d’expérience). Et par conséquent, ce sont toujours les mêmes personnes qui sont contactées par les recruteurs.

Et quand une personne est très sollicitée (surtout si elle n’est pas en recherche active), elle ne répond pas à tout le monde. C’est normal. On s’en rend très vite compte quand on fait du sourcing sur LinkedIn. Les « candidats » répondent en général aux messages d’approche qui sortent de l’ordinaire mais également aux recruteurs qui vont relancer, montrer leur intérêt, donner du concret. La relance est donc un moyen de sortir du lot et de se démarquer des recruteurs qui se contentent d’un seul message (souvent copié-collé…). La qualité du message d’approche est essentielle. Celle de vos relances l’est tout autant.

✅ Relancer n’est pas harceler

Mais attention, s’il est important de relancer après un ou plusieurs messages, il ne faut pas non plus tomber dans le harcèlement. D’ailleurs c’est souvent l’objection que je rencontre quand je dis qu’il faut relancer: les recruteurs me répondent « oui mais les candidats se sentent harcelés ». Dans ce cas, c’est que la relance a peut-être été faite avec trop d’insistance.

Et la relance ne fonctionne pas à tous les coups. Dans certains cas, même si vous envoyez 4, 5 ou 6 messages à la même personne, elle ne répondra pas (spoiler 📢 : pour moi, à partir de 4, c’est trop,…) Donc l’objectif n’est pas non plus d’obtenir une réponse à tout prix, au risque de vous retrouver « black listé ». Je ne vous dis pas de relancer jusqu’à ce que la personne en face de vous s’énerve ou vous éjecte de son réseau! Relancer c’est un travail d’écriture, de bon sens et de capacité à se mettre à la place de l’autre. Si vous envoyez 3 fois le même message en 3 jours à une personne qui ne vous connaît pas, c’est tout à fait normal qu’elle finisse par vous envoyer bouler!

2/ Comment relancer efficacement?

Maintenant que je vous ai dit pourquoi je pense qu’il faut relancer (pour avoir des réponses et pour se démarquer sans harceler 😉), je vais vous expliquer comment j’ai géré mes relances pendant les 7 années où j’ai recruté des profils techs en ESN.

👉 Prioriser ses relances

La première erreur qu’il faut éviter (et que j’ai commise au début de ma « carrière ») c’est de chercher à relancer toutes les personnes qu’on contacte dans le cadre du sourcing. C’est le meilleur moyen de se noyer dans les messages et de s’épuiser. C’est encore plus difficile (voire impossible) quand on contacte un très grand nombre de candidats potentiels, parfois parce qu’on doit tenir des objectifs de volume assez importants. J’ai travaillé dans une ESN où je devais contacter 150 personnes par semaine : autant dire que je n’ai jamais réussi à relancer 150 contacts et de toute façon je n’aurai pas tenu longtemps.

Quand on fait du sourcing, on essaie d’identifier et de contacter des personnes qui correspondent au plus près au profil « idéal » qui est recherché. L’idée est de « hiérarchiser » ces premiers contacts pour définir ceux qu’on va relancer en priorité. Vous vous êtes déjà sûrement dit « j’aimerais tellement que cette personne sur LinkedIn me réponde! » en croisant fort les doigts pour avoir un retour à votre message🤞 Et bien si cette personne ne répond pas à votre message d’approche ou premier mail, c’est cette personne que vous allez relancer en priorité. Donc à chaque fois que vous terminez une session de sourcing, faites une liste des personnes dont vous voulez impérativement avoir une réponse, celles pour lesquelles vous vous dites « c’est la personne que je cherche ». Et après 48h, relancez!

👉 Appuyez-vous sur votre premier message

Pour moi, écrire une relance est beaucoup moins compliqué que d’écrire un message d’approche. Vous avez déjà un « historique », quelque chose sur lequel vous pouvez vous appuyer donc vous ne partez pas de zéro. Je ne dis pas que c’est simple, mais ça me semble plus simple. Et la relance permet de développer un point particulier, de donner d’autres infos et encore une fois de montrer son intérêt pour la personne à qui on écrit. C’est l’occasion de reprendre un élément personnalisé du profil, de l’expérience. C’est l’occasion aussi de montrer que vous ne faites pas simplement du « copier-coller ».

La relance c’est un moyen de capitaliser sur les efforts que vous avez fait pour écrire vos messages d’approche, surtout si vous êtes dans une démarche de personnalisation. Si vous avez passé du temps à rédiger un message ou un mail, ce serait dommage de ne rien en faire et de vous arrêter à une non-réponse. Parfois, on écrit un très bon message d’approche et le destinataire ne l’a tout simplement pas vu.

👉 Catégoriser vos relances

Ce troisième point est essentiel aussi parce qu’il permet de créer des trames de relances que vous allez pouvoir personnaliser et réutiliser facilement. Dans un monde idéal, on pourrait prendre le temps de personnaliser chaque échange, chaque message. Mais dans un monde où les recruteurs manquent souvent de temps (c’est l’argument qui revient le plus souvent quand on parle de sourcing et de personnalisation), il est utile d’avoir des outils « prêts à l’emploi » pour être plus efficace.

Pour classer ses relances et créer les modèles adaptés, il faut essayer de comprendre les différentes situations dans lesquelles vous pouvez être amené à relancer une personne. En voici quelques exemples:

1️⃣ La relance après invitation LinkedIn: pour moi, c’est le premier niveau de relance. Vous avez envoyé une invitation sur LinkedIn à une personne, accompagnée (ou pas) d’un message et votre invitation est acceptée. Souvent, les recruteurs me disent « si la personne a accepté mon invitation, c’est à elle de m’écrire pour en savoir plus ». Scoop: NON🤦‍♀️ ! C’est à vous de la relancer. Elle a accepté de rejoindre votre réseau, c’est à présent à vous de lui expliquer plus en détail pourquoi vous l’avez invitée.

2️⃣ Les relances après un premier message ou mail: là on rentre dans le vif du sujet. On retrouve vraiment le rôle de la relance classique. Vous allez rebondir sur votre premier message pour essayer de donner envie à la personne d’en savoir plus et de vous répondre. Il peut y avoir plusieurs relances après un premier message. Personnellement, je ne suis jamais allée au-delà de 3 relances (et plus souvent 2), pour éviter de tomber dans le harcèlement.

3️⃣ La relance après consultation sur une CVthèque: vous avez trouvé un CV intéressant sur un jobboard. Vous avez appelé le candidat, vous lui avez sans doute laissé un message vocal et vous avez (systématiquement) doublé votre appel d’un mail ou d’un sms. Si vous n’avez pas de retour, c’est le moment de relancer. Vous n’êtes clairement pas le seul recruteur à avoir contacté ce candidat et si vous voulez aller plus loin, vous ne devez pas attendre que ce soit lui qui vous rappelle. Je trouve le SMS particulièrement efficace dans cette situation. Si vous choisissez l’appel, essayez à différents moments de le journée ou en horaire décalé (pendant la pause déjeuner, en fin de journée…)

4️⃣ La relance après candidature: elle est plus rare mais elle existe. Un candidat vous a envoyé sa candidature. Vous n’arrivez pas à le joindre et il y a fort à parier qu’il a envoyé sa candidature à d’autres entreprises. Et s’il est en poste, il n’est pas forcément rivé devant son PC ou son téléphone en attendant votre appel. N’attendez pas que le candidat vous rappelle après votre message. Laissez passez quelques heures ou une journée (2 maximum!) et rappelez ou envoyez-lui un mail.

5️⃣ La relance « prise de nouvelle »: elle est un peu différente puisque comme son nom l’indique, c’est souvent une relance qui intervient après un certain temps de silence entre vous et un candidat potentiel. Ceci dit, c’est l’une de mes préférées parce qu’elle permet de faire vivre son réseau et de s’inscrire dans une démarche sur le long terme et pas juste en « one shot » pour un poste à pourvoir rapidement. Elle est particulièrement utile quand on recrute régulièrement les mêmes profils. LinkedIn nous a énormément facilité les choses: vous pouvez prendre des nouvelles quand pour un anniversaire pro, un changement de poste/ d’entreprise, quand une personne publie un post…

3/ La relance, ça marche vraiment?

Voilà des exemples de réponses que j’ai reçues à mes relances (2ème ou 3ème)

2ème relance LinkedIn
La prise de nouvelle
Après 1 premier mail et 2 relances par mail

En misant sur une stratégie de relance, j’ai augmenté mon taux de retour en passant de 20% à plus de 50% en quelques semaines. Donc oui, la relance ça marche et c’est même un excellent moyen de sourcer des candidats.

Conclusion

La relance est un véritable outil de sourcing et elle permet de capitaliser sur vos messages d’approche. Si le sujet vous intéresse vraiment, je pourrais dans un autre article parler du timing, des outils et pourquoi pas vous donner quelques exemples de messages. N’hésitez pas à l’indiquer dans les commentaires 👇

Et si vous voulez travailler sur vos relances, n’hésitez pas à me contacter pour me parler de vos besoins et voir comment je peux vous aider 😉: prendre un rdv gratuit

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2 réponses

  1. Bonjour,

    Un article fort intéressant puisque je débute dans ce domaine, dans un pays comme le mien, de surcroît.

    Merci pour votre partage. J’attends donc les prochains articles sur les autres sujets connexes.

    Bien à vous,

    1. Bonjour Nivolalandy 🙂
      Merci pour votre commentaire et ravie que cet article vous ai plu!
      Je pense que je ferai un deuxième volet sur la relance très bientôt.
      Bonne journée

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